Retour sur L’ATELIER
ET LA CONFERENCE PAR ANNE-MARIE
CRINE ET MARISA DRUMOND
Les samedi 13 et dimanche 14 mai,
EFA16 a eu le plaisir de recevoir Anne-Marie
Crine (psychologue et
psychothérapeute belge, formée auprès de Johanne Lemieux à
l’adopteparentalité et à la théorie de l’attachement,
formatrice à la fédération nationale d’EFA et au COPES) et
Marisa Drumond
(participe à l’élaboration de nombreux projets d’adoption au
Brésil et en France, à la COFA de Cognac, et formatrice au COPES).
Ces 2 journées ont été très
enrichissantes aussi bien sur les plans théorique et humain. Le
samedi était consacré
à un atelier sur
« L’estime de soi face à l’abandon : Comment
développer une estime de soi positive chez les enfants adoptés
malgré l’abandon initial et/ou les ruptures successives ? ».
Les parents adoptifs
inscrits ont reçu un apport théorique sur les recherches autour de
l’attachement et sur l’estime de soi tout en menant en parallèle
une réflexion sur leur vécu avec leur enfant et leur habileté
éducative pour lui permettre de retrouver une estime de soi
positive.
La conférence «
Eduquer dans la confiance et la bienveillance des enfants adoptés :
poser des limites » est
venue compléter cet atelier.
Vous trouverez, ci-dessous, un
rapide et succinct résumé de la conférence.
Les neurosciences, depuis 15
ans, nous apportent de nouvelles connaissances sur le fonctionnement
et le développement du cerveau. Le cerveau se décompose comme
suit :
-
Le néo cortex (responsable du raisonnement, de la logique)
-
Le cerveau limbique (responsable des émotions)
-
Le cerveau reptilien (responsable des réflexes de survie).
Le bébé, au début de sa vie,
n’a pas toutes les connexions entre les
différents étages de son
cerveau. Seuls les cerveaux limbique et reptilien sont connectés.
Donc, le bébé puis l’enfant ont besoin de l’adulte
qui doit
lui apporter un
attachement sécure
en répondant de façon
adéquat à ses besoins
( de sécurité, de sentiment de compétence, de plaisir et de
bien-être, de liberté et de choix).
Mais, très souvent, les
enfants par adoption,
ont vécu plusieurs traumatismes,
plusieurs ruptures, ont été blessés dans leurs besoins
et donc, ont développé un
attachement insécure.
Il se crée donc, une représentation
mentale des adultes et
du monde qui l’entourent de telle sorte qu’ils ne
peuvent pas avoir confiance en l’adulte et
se sentent en danger,
sont dans la terreur de mourir, donc
ils vivent dans un état
de stress permanent par
la sécrétion
de cortisol (hormone de
stress) par leur cerveau
qui est toxique pour
ce dernier et renforce
ainsi une sous-estime de soi.
L’enfant va, de manière
inconsciente,
vouloir prendre
lui-même le contrôle
en devenant le capitaine du bateau afin d’assurer sa survie.
Il fonctionne avec ses
cerveaux émotionnels et de réflexes de survie. C’est
en fonction des relations avec l’adulte que les connexions avec le
cerveau du raisonnement se développent. Or
dans un état de stress, l’enfant ne peut écouter. Mais, pour
la survie de l’enfant, l’adulte doit être le capitaine du bateau
et doit être solide.
Dans ce cas, les parents
doivent mettre en place des limites bienveillantes :
-
En enveloppant l’enfant, en le protégeant,
-
En fonction de la culture et des valeurs,
-
En fonction de la crainte de perdre ses propres limites, de ses doutes, de ses besoins de compétence et de reconnaissance en tant que parent,
-
En favorisant l’estime de soi, le plaisir (par des jeux par exemple…),
-
Par des règles claires, adaptées, concrètes, positives, constantes
-
En utilisant la méthode « choix et conséquences »
-
En décodant et validant les émotions de leur enfant
-
En prenant soins d’eux-mêmes (en se faisant aider, en ne restant pas seuls…),
-
En prenant du recul, en restant calmes. Si tout le monde s’énerve, on est dans l’émotionnel (on fonctionne avec notre cerveau limbique et plus l’intellect), personne ne peut s’écouter, et dans ce cas, il vaut mieux arrêter une discussion qui ne mènera nulle part.
On a le droit de commettre des
erreurs et le plus important est de
les
réparer auprès de notre enfant (en
s’excusant de s’être énervé par exemple).
Cela nécessite beaucoup
de temps et de la patience de la part des parents,
mais, tout n’est pas perdu, car le
cerveau humain se construit et se développe jusqu’à 25 ans et
tout au long de la vie, le cerveau a la capacité de remodeler ses
connexions en fonction de l'environnement et des expériences vécues. Donc
l’espoir est présent.
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