lundi 10 juillet 2017

Retour sur L’ATELIER ET LA CONFERENCE PAR ANNE-MARIE CRINE ET MARISA DRUMOND

Retour sur L’ATELIER ET LA CONFERENCE PAR ANNE-MARIE CRINE  ET MARISA DRUMOND


Les samedi 13 et dimanche 14 mai, EFA16 a eu le plaisir de recevoir Anne-Marie Crine (psychologue et psychothérapeute belge, formée auprès de Johanne Lemieux à l’adopteparentalité et à la théorie de l’attachement, formatrice à la fédération nationale d’EFA et au COPES) et Marisa Drumond (participe à l’élaboration de nombreux projets d’adoption au Brésil et en France, à la COFA de Cognac, et formatrice au COPES).
Ces 2 journées ont été très enrichissantes aussi bien sur les plans théorique et humain. Le samedi était consacré à un atelier sur « L’estime de soi face à l’abandon : Comment développer une estime de soi positive chez les enfants adoptés malgré l’abandon initial et/ou les ruptures successives ? ». Les parents adoptifs inscrits ont reçu un apport théorique sur les recherches autour de l’attachement et sur l’estime de soi tout en menant en parallèle une réflexion sur leur vécu avec leur enfant et leur habileté éducative pour lui permettre de retrouver une estime de soi positive.
La conférence «  Eduquer dans la confiance et la bienveillance des enfants adoptés : poser des limites » est venue compléter cet atelier.
Vous trouverez, ci-dessous, un rapide et succinct résumé de la conférence.


Les neurosciences, depuis 15 ans, nous apportent de nouvelles connaissances sur le fonctionnement et le développement du cerveau. Le cerveau se décompose comme suit :
  • Le néo cortex (responsable du raisonnement, de la logique)
  • Le cerveau limbique (responsable des émotions)
  • Le cerveau reptilien (responsable des réflexes de survie).
Le bébé, au début de sa vie, n’a pas toutes les connexions entre les
différents étages de son cerveau. Seuls les cerveaux limbique et reptilien sont connectés. Donc, le bébé puis l’enfant ont besoin de l’adulte qui doit lui apporter un attachement sécure en répondant de façon adéquat à ses besoins ( de sécurité, de sentiment de compétence, de plaisir et de bien-être, de liberté et de choix).
Mais, très souvent, les enfants par adoption, ont vécu plusieurs traumatismes, plusieurs ruptures, ont été blessés dans leurs besoins et donc, ont développé un attachement insécure. Il se crée donc, une représentation mentale des adultes et du monde qui l’entourent de telle sorte qu’ils ne peuvent pas avoir confiance en l’adulte et se sentent en danger, sont dans la terreur de mourir, donc ils vivent dans un état de stress permanent par la sécrétion de cortisol (hormone de stress) par leur cerveau qui est toxique pour ce dernier et renforce ainsi une sous-estime de soi.
L’enfant va, de manière inconsciente, vouloir prendre lui-même le contrôle en devenant le capitaine du bateau afin d’assurer sa survie.
Il fonctionne avec ses cerveaux émotionnels et de réflexes de survie. C’est en fonction des relations avec l’adulte que les connexions avec le cerveau du raisonnement se développent. Or dans un état de stress, l’enfant ne peut écouter. Mais, pour la survie de l’enfant, l’adulte doit être le capitaine du bateau et doit être solide.
Dans ce cas, les parents doivent mettre en place des limites bienveillantes :
  • En enveloppant l’enfant, en le protégeant,
  • En fonction de la culture et des valeurs,
  • En fonction de la crainte de perdre ses propres limites, de ses doutes, de ses besoins de compétence et de reconnaissance en tant que parent,
  • En favorisant l’estime de soi, le plaisir (par des jeux par exemple…),
  • Par des règles claires, adaptées, concrètes, positives, constantes
  • En utilisant la méthode « choix et conséquences »
  • En décodant et validant les émotions de leur enfant
  • En prenant soins d’eux-mêmes (en se faisant aider, en ne restant pas seuls…),
  • En prenant du recul, en restant calmes. Si tout le monde s’énerve, on est dans l’émotionnel (on fonctionne avec notre cerveau limbique et plus l’intellect), personne ne peut s’écouter, et dans ce cas, il vaut mieux arrêter une discussion qui ne mènera nulle part.
On a le droit de commettre des erreurs et le plus important est de
les réparer auprès de notre enfant (en s’excusant de s’être énervé par exemple).
Cela nécessite beaucoup de temps et de la patience de la part des parents, mais, tout n’est pas perdu, car le cerveau humain se construit et se développe jusqu’à 25 ans et tout au long de la vie, le cerveau a la capacité de remodeler ses connexions en fonction de l'environnement et des expériences vécues. Donc l’espoir est présent.






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